mardi 10 novembre 2009

"J'lève très haut ce foutu drapeau, ma terre d'exile, mes idéaux. Mes couleurs et mes peines péseront sur mon fardeau."

"Mes racines sont toutes celles qui porteront le flambeau.
Mon nom est inscrit sur une pièce d'identitée,
mon coeur a deux pays,
Qui suis-je en vérité ? "

"Là-bas où ici je suis toujours étranger..."

Etrange étrangère que je suis. Etrangement perdues parmis tant d'étrangetés.

Un mois a passé, et mon lyrisme exacerbé vous permet sans doute de remarquer que les choses ont évoluées.
De nouvelles aventures ont eu lieues, de plaisantes et de beaucoup moins agréables. La vie à Bytom se révèle nettement moins facile que ce qu'on pourrait penser. Tellement différente de ce à quoi je m'étais attendue que je connais actuellement ma deuxième "crise existencielle à tendance dépressive" du séjour. Cependant, le bon côté de la chose c'est que je suis devenue rousse entre temps...

En changeant de ville, en me déplaçant de vingt kilomètres, je me suis retrouvée confrontée à une nouvelle mentalité. Les habitants de ma nouvelle aglomération ne sont pas des anges. Loin de là. Il règne ici une violence ambiante, qui se ressent partout. De leur comportements à leurs visages, tout exprime une dureté que je n'avais jamais encore expérimentée. Leur visages fermés restent cependant illuminés par ces yeux, ces fameux yeux que seuls les polonais possèdent.
L'hostilité extérieure des gens ne s'arrête pas à cette face de chacals généralisée. Les Bytomois ne souhaitent pas d'étrangers sur leur sol. Parler anglais ici, est un signe extérieur de richesse qui attire l'attention et provoque moultes réactions. Assises dans le bus Arta et moi avons souvent l'impression de jouer une scène de Shakespear. Pour ne pas décevoir notre publique nous continuons à parler, à rire, et à nous montrer. Même si la tentation est grande de cesser toute communication entre nous. Nous ne sommes pas à Paris ici. L'étranger est une denrée rare. Etre l'exception dans cette région n'est vraiment pas agréable. Parlant anglais dans la rue avec Justyna (une nouvelle stagiaire de Kronika), les enfants s'exclaffent et se moque de nous. Justyna lâche un léger : "Rozumiem, rozumiem" (je comprends). Ce qui ne fait pas taire les jeunes gens. Bien au contraire, ils rient de plus belle. Pour eux, le fait de parler deux langues est inimaginables. Ce sentiment désagréable d'être une bête de foire est renforcée par le fait que les Polonais ne parlent pas anglais. Il ne le souhaite tout simplement pas. L'usage d'une autre langue que la leur, leur paraît être une absurdité. Même la banquière de Western Union, qui travail pourtant pour une compagnie dont de le nom est écrit dans la langue de Marlowe, ne fait aucun effort. Les controleurs de train encore moins.

Ah, là je m'arrêtes quelques minutes pour vous parler des trains.
Ici, il y a deux, ou trois sortes de trains. N'allez pas croire que tous se valent. Justement, non. Si vous prenez votre billet pour un "osobowy", et que vous montez dans un autre (qui peut partir du même quai à la même heure), votre erreur est fatale. A bord, le controleur vous demandera de racheter un autre billet (et ce même si les deux billets sont au même prix). Et si vous n'avez pas de quoi payer, on vous demandera purement et simplement de descendre du train, là où il est au moment du controle. Ce fonctionnement engendre des situations très cocasses. De façon générale, même en faissant de mon mieux, je me retrouve toujours dans le mauvais train. Cela dit, même les polack cent pour cent pur souche n'y comprennent rien.

Donc, les controleurs de trains se foutent royalement de la complexité du système. La loi est la même pour tous. Même pour les étrangers qui ne comprennent même pas qu'il puisse exister différentes sortes de train.

dimanche 4 octobre 2009

Warszawa




La suite

L'article précédent vous présente ma nouvelle tanière, installée à Bytom.
Et oui, toutes les bonnes choses ont une fin... La gentille période Erasmus est belle et bien terminée. Ils s'en sont tous allés vers d'autres villes, nous laissant Arta et moi, seules et désemparées. Seules, pas vraiment désemparées.
Pour ma part je m'en suis allée une semaine dans la capitale Polonaise rencontrer d'autres volontaires qui, fou comme moi, on fait le pari de s'installer en Pologne.

Le training.
Il faut vous avouer que je m'attendais à plus palpitant étant donné celui que j'avais vécu en France (hommage à tous les futur-volontaires de Grenoble). L'ambiance était tout de même bon enfant. Trente personnes, quatres garçons, vingt-six filles... On se serait cru encore une fois en colonie. Les activités proposées étaient aussi bon enfant. L'apogée de la semaine a eu lieu le jeudi quand nous avons participé à un jeu fabuleux. La règle était simple : des questions à poser aux polonais. Nous avons donc du interagir avec le local. Une manière bien sympatique de découvrir la ville et les coutumes polonaises. Le soir nous avons eu droit à un diner pantagruellique dans un restaurant de Varsovie. Et pendant ce diner : surprise ! Une troupe de danseur folklorique nous a offert une réprésentation privée. Très marrantes ces petits danses. Nous nous sommes même mis à danser la Polka avec eux. C'est pour dire....
Cela dit, le séminaire n'était pas d'un intéret transcendant. Toutes la parti sur la culture polonaise m'était déjà famillière à cause des cours avec les erasmus. Mais ça m'a au moins permis de rencontrer d'autres volontaires venus de partout en Pologne. Ce qui est le but officieux du séminaire...

La vie après les erasmus.
Ce mois-ci n'avait rien à voir avec ce qui m'attends maintenant. Ce premier mois étaient juste une apparté forte agréable. Maintenant que je suis revenue du séminaire il me faut me préparer à réellement vivre mon projet. Parce qu'il faut avouer que j'ai rapidement oublier les raisons de ma venue en Pologne. J'ai beaucoup profité de ces cours, et des opportunitées qu'ils produisaient. Maintenant il me faut me recentrer sur la vie à Kronika.
Car oui, j'y travail toujours, même si je n'y ai pas passé beaucoup de temps ces dernières semaines. Hier, samedi, s'est déroulé le premier atelier pour les enfants. Je me suis donc retrouvée dans la position d'animatrice/potiche. Plus potiche qu'animatrice d'ailleurs. En effet, ne parlant pas la même langue que les enfants ça a été relativement compliquée de partager avec eux. De plus, c'est Agata qui s'est chargée de tout. Nous n'avons pas fait grand chose si ce n'est être là. C'est un des problèmes avec Agata. Elle a une idée bien précise de ce qu'elle veut. Ce qui nous donne le sentiment de n'être là que comme assistante. Nos idées, ce que nous avions crées avec Arta n'a pas étaient réellement pris en compte. Enfin, pas tout. Cela est surement du au fait que nous ne pouvons pas nous exprimer pendant le travail. Agata décide tout, et nous suivont, parce qu'on ne peut rien dire. Fucking barrièe de la langue!
Cependant les enfants étaient très intéréssés par nous (Arta et moi) , les deux réprésententes de "l'ailleurs". Ils sont vraiment mignon ces petiots. Même s'ils savent qu'on ne les comprends pas, ils nous parlent quand même. Deux petites m'ont d'ailleurs offert un cours express de polonais en m'apprenant des mots inconnus (honte à moi : "garçon" et "fille") Ils sont aussi très intelligents. Exemple : Rafael, 10 ans, se met à écrire sur notre carte géante de l'europe (qu'Arta a dessinée avec grande peine) le nom de toutes les capitales, les noms de chaques îles de l'Espagne et dessine même Chypre qu'Arta avait oubliée. Avec des enfants pareilles nous devons revoir tout les cours que nous avions prévus. Sinon ils risquent de s'ennuyer très vite.
Après ce samedi je me rend compte que ce travail me plait beaucoup, même s'il est très energivore. Je constate aussi que c'est un vrai travail. Pas moyen de prendre ça à la légère. Il faut être concentrer pendant les ateliers pour ne pas en perdre un, ou qu'ils s'ennuient. En venant en tant que volontaire je m'étais imaginé avoir pas mal de temps pour voyager et pas mal de temps pour moi. Que nenni ! Entre le travail à Kronika (préparation des cours, plus workshop), le travail avec le PFEE (qui n'a toujours pas commencé), les cours de polonais et les cours de danse, je suis tout le temps occupée. Pas le temps de s'ennuyer. Certes, je mens un peu puisqu'actuellement je m'ennuies. Mais c'est mon premier jour seule, et vraiment innocupé depuis bien longtemps. Arta est en effet partie pour son séminaire à Warszawa. Il va falloir que je trouve comment m'occuper... Parce que rester toute seule dans ce grand appartement, avec rien à faire, ne me dis pas trop. Mais pas grand monde à voir non plus.

Les sentiments.
Faisons le point sur la situation. Cela fait maintenant un mois et quelques que je suis installée en Pologne. Les débuts ont été chaotiques. D'abord l'ennui, l'attente, puis trop d'un coup avec ces Erasmus, et ensuite le retour à la réalité. C'est comme si je me retrouvais la première semaine. Encore une fois seule à Bytom avec pas grand chose à faire. Sauf que maintenant je commence à connaïtre le manque, et l'angoisse d'être seule. D'abord à cause de la langue.
Pour être honnète, je ne serais jamais bilingue polonais. C'est une absurdité que de croire qu'on peut apprendre en 9 mois une telle langue. Elle est pire que difficile, et je passe plus de temps à parler anglais que polonais. Bien sur les cours m'aident, mais pas assez. Ce qui fait que je ne peux que très partiellement partager avec les gens. L'anglais aide pour la communication ordinaire mais quand il s'agit d'exprimer sentiments, émotions et vision du monde cela devient plus délicat. Mon anglais n'est pas délicat. Il est barbare et rustre. Ne parlons même pas de mon polonais...
Je me sens seule, aussi parce que les gens ne font que passer. J'en rencontre tout les jours de nouveaux. Et tout les jours j'en quitte d'autres. C'est difficil de s'attacher ou de construire quelque chose. Ces difficiles de se montrer pour de vrais en laissant tomber ses barrières, parce qu'on ne sait jamais à qui faire confiance.
Mes amis me manque. Leur conversations, leurs voix, leurs odeurs, leurs façons d'être, tout me manque. J'ai envie, d'un thé chez Victoria ou d'un starbuck avec Seb. Paris aussi me manque. Pas la France. Juste Paris. Je voudrais y être et profiter du froid et des bruits de là-bas. Prendre le métro en pestant contre les suicidaires qui retardent les lignes ou les grévistes qui ruinent nos planing. J'aimerais bien... Mais ce n'est pas possible. Et c'est mieux comme ça.
Tout cela me manque, tout ces gens me manque. Mais ici me plaît aussi. N'allez pas croire que je voudrais rentrer. Non, non, non. Pour le moment ma place est ici. Je souhaite juste construire quelque chose de nouveau dans ce joli pays et cela demande du temps et de l'énergie.
Le bilan sur ce premier mois est donc positif. Le travail me plait, les gens aussi me plaisent, les enfants sont choupinous et j'apprends beaucoup sur moi. C'est un grand changement pour moi. Tout ça est un vrai bouleversement. Ce n'est pas que du bonheur, ce n'est pas toujours facil, mais c'est ce que je cherchais.

On verra comment quel sera mon état le mois prochain... To be continue.

Toutes les bonnes choses ont une fin...


La cheminée dans la chambre d'Arta

La pièce aux fleurs (nous avons rassemblées toutes les plantes des propriétaires dans une seule pièce. Il y en avait trop)
Ma coure.
Balcon (On a une cheminée, c'est pourquoi il y a du bois)

cuisine
Ma chambre qui donne sur la salle de bain
Ce que je vois de ma fenêtre....

samedi 19 septembre 2009



Le fameux brouillard polonais.
Stéfy à la montagne.
Il suffit de traverser le pont pour être Czech.
Filippo et Donato.

Alvarro et Arta. Erasmus

La cabane au fond du jardin. Expérimentation des toilettes sèches polonaises.
La Montagne, première version, à la rude.

Mes commodes et moi, dans mon "awefull flat"

vendredi 18 septembre 2009

Erasmus Proyecto

Où en étais-je ?
Ah, ma foi aucune idée. Il est de plus en plus difficile de trouver du temps pour écrire. Il y a toujours quelque chose à faire dans ce pays. Cela tient surtout au fait que les cours intensifs de polonais me prenne beaucoup de temps. Et c'est encore pire depuis que je me suis installée dans le dortoir des Erasmus. Ah, oui, je ne vous ai ps encore raconté comment je me suis retrouvée là-bas... Alors c'est parti.

3ème semaine.
La troisième semaine commence par une mauvaise nouvelle. La famille d'Arta a eu un grave accident de voiture et ils sont tous en piteuse état à l'hopital. La pauvre prend l'annonce en pleine figure. Surtout qu'elle l'apprend avec plusieurs jours de retard (sans internet, il est dur de nous joindre). Sa première réaction est pour moi très étrange. Elle ne rentre pas tout de suite ( j'aurais personnellement sauté dans le premier avion). Mais dit préférer être "rationnelle". Ce drame est aussi l'occasion de découvrir à quel point l'éducation influence les comportements. Elle est très froide, refuse qu'on la console et dit se sentir coupable d'embêter les autres avec ses émotions. Aucun contact physique avec nous, et quand elle est sur le point de craquer elle se maîtrise. Elle dit aux autres : "Ne faites pas attention à moi." Elle ne pleure pratiquement pas. Mais l'émotion est là. C'est un rude choque pour elle. De plus, elle se retrouve face à un dilemne. Doit-elle arrêter ou non le projet ?
Il n'empeche que la vie continue. Même pour Arta.
Jeudi : Au cinéma de Kasia (une des membres du PFEE), nous assistons au vernissage d'une expo sur les 100 ans cinema Polonais, ainsi qu'à la projection de 3 films. Les trois films sont en noirs et blanc. Ils sont les premiers de l'histoire du cinéma polonais. Pour tout vous avouer, cette expérience fut épique. Le dernier est entièrement en Polonais (enfin, c'est un film muet, mais les dialigues sont écrits en Polonais). Et il est long. Très long. Le vin aidant je sombre donc dans un someil profond. Une demi-heure plus tard, lorsque je m'éveille, le héro a été fait prisonnier mais n'a toujours pas retrouvé sa femme. Il faut attendre 1h pour, qu'enfin, le happy end se produise. Nous sortons de là à la limite de la crise de nerfs, et très fatigué. Un fois sorti de là, des amis d'amis nous propose d'aller faire la fête. Ni une, ni deux, nous les accompagnons dans un très sympathique pub pour boire une bière. Le frère d'une des filles fait mes devoirs de polonais. C'est très pratique d'avoir un polonais sous la main pour ce genre de chose... Vers, deux heure il nous racompagne à pied chez nous. Il nous promet qu'il n'y a que 10 minutes de marche. Un demi-heure plus tard nous sommes encore en pleine zone de Katowice. Il faut savoir que les Polonais ne sont pas fan des éclairages urbain. La marche de nuit est donc toujours une expérience hors du commun.
Le lendemain soir, nous nous rendons au dortoir des Erasmus pour une soirée, après avoir manqué un "finissage" dans une galerie d'art. La soirée est l'occasion de découvrir les différents jeux d'alcoolique des européens.
Le week-end suivant est consacré à une excursion en montagne avec les Erasmus. Excursion nettement moins roots que celle du week-end précédent. Nous y allons en car, tranquillement, sans grande motivation. Le midi nous arrivons dans la ville frontière Psczyna. Cette ville est séparée deux. Une partie est Polonaise, l'autre Czech. J'ai donc l'honneur de vous annoncer que je me suis rendue pour la première fois de ma vie en République Tchèque, en traversand un pont. Ensuite, direction un musée. Il s'agit d'un chateau qui a appartenu à l'Empereur. Choc culturel: En arrivant on nous demande de mettre des chaussons sur nos chaussures. C'est donc ainsi accoutré que nous pénétrons dans le chateau. Rien de très spécial si ce n'est que tout le monde remarque très vite que les chausson glissent sur le marbre. Il n'en faut ps moins pour que nous nous lancions dans des glissades effreinés. On se croirait en colonie de vacances. Très bonne enfant. Puis, nous nous rendons ensuite à Brenna dans un hotel pour passer la nuit. Là, petite Ethno soirée ( qui n'avait d'Ethno que le nom). Puis le lendemain, enfin un peu de montagne. D'abord une russe, et ensuite une polonaise. La russe est dans un parc d'attraction. Tout petit parc. Avec des attractions d'un autre temps. Il n'empêche que ces attractions old school nous ont quand même donné la dose d'adrénaline recherchée. Ensuite trip dans la montagne, la vraie. Enfin, "trip" si on veut... En fait il s'agissait plus d'une promenade de santé. Nous avons dessendu tranquillement jusqu'au bus qu nous a conduit ensuite à notre restaurant. Les Erasmus ne sont pas les plus sportifs... Bilan du week-end : pas beaucoup de sport et le sentiment d'être une touriste japonaise en plein voyage de groupe.
Lundi, c'est reparti pour une semaine de folie. Rien de bien nouveau. Si ce n'est qu'Arta me laisse seule, pour rentrer en Lettonie. Elle repart avec en voiture avec des amis à Agata. Long trajet en perspective. Et alors, étant seule dans mon "awfull flat" comme l'appel Alvarro, je commence à déprimer un tantinet. Du coup, sur une proposition d'une des française, je déménage pour le dortoir des Erasmus. Me voici donc ici depuis 5 jrs, partageant les joies des Erasmus.

La réalité.
Le point négatif de tout ça est que je passe pratiquement tout mon temps avec eux. C'est, certes, très agréable mais pour apprécier le vrai culture polonaise ce n'est pas ce qu'il y a de mieux. De plus je ne travail que très rarement à Kronika. Mon impression de la Pologne n'a pas considérablement évoluée. Les gens sont toujours aussi étranges. Les visages ici sont durs, les regards vides. En étudiant l'histoire de la région j'ai tout de même compris que les Silésiens sont des mineurs, des gens qui n'ont pas l'habitude de rire. Leur parents et grand parents n'ont vécus que pour le travail. Ils ne savent faire que ça. Une autre chose sur la population locale c'est qu'il y a beaucoup d'enfants et de personnes agées. Soit, en soit ce n'est pas si impressionant. Mais beaucoup de couple ici ont des enfants vers 25 ans. Et ils en ont beaucoup. Ils se marrient jeunes aussi (Evidemment il faut être marié avant d'avoir des enfants). Il n'empeche que d'un point de vu sociologique, il y a de l'intérêt.
Les erasmus partent la semaine prochaine. La fin des vacances s'annoncent. Et le retour à la réalité avec lui. Arta reviendra et nous serons de nouveau deux étrangères perdues dans cette ville fantome. Fantome est l'adjective qui convient le plus. Surtout que pendant cette douce saison d'automne, la lumière est celle d'un film d'horreur. Très jaune, très pure. Sans oublier le brouillard. Chaque jour il y a un brouillard épais comme une purée de pois. Tout cette ambiance titille inévitablement l'imagination. Si vous rajoutez les usines désertes et l'abscence d'éclairage extérieur il y a de quoi monter un scénario hors pair...
Mon film, à moi, s'appel Erasmus proyecto.

lundi 7 septembre 2009

Uwaga, Uwaga !

Deuxième semaine.

Arrivée d'Arta.
De nouveaux visages et de nouvelles expériences. Nous sommes le 1er septembre, et c'est le début officiel de mon SVE. C'est aussi le jour d'arrivée de ma nouvelle colocataire. Direction l'aéroport de Krakow pour récupérer la dite jeune fille. Après une heure de voiture nous arrivons près d'un petit aéroport. Vraiment petit. Nous nous trompons de terminal. Terreur : elle doit attendre seule, dans un pays inconnu. Finalement nous la retrouvons. Elle est là avec ces longs cheveux et trois couches de vétements ( la valise était déjà trop lourde). Premier contact : Elle parle, elle parle, elle parle... Magada la brief rapidement. Et, se tournant vers moi, ma nouvelle amie me pose la question fatale: Comment est l'appartement ?
Il faut que je vous explique que mon appartement est la chose la plus laide que je n'ai jamais vu. Pour sure, cette endroit est propre, et claire. Mais qu'est-ce que c'est moche... Soviet Kitsch. Trentes armoires dans trente mettres, ce n'est pas loyale. Trentes chaises aussi. Et je n'exagère qu'à peine. Le papier peint est argent, avec des petites fleurs, ou rouge, en mousse avec des dessins. Des photos de Jan Pawel (Jean Paul II), des crucifix, et un double portrait de Jésus et de sa mère. Il faut vraiment le voir pour le croire. Et le pire dans tout ça, c'est que les gens du PFEE qui ont choisit cet appartement sont persuadés que c'est un super appartement. Pour eux, aucun problème. Première confrontation culturelle. Le soviet kitch est normal en Pologne, il ne l'est pas pour moi.
Ce qui me rassure c'est que quand Arta voit l'appartement, elle est immédiatement d'accord avec. Son jugement est irrémédiable : absolument immonde. Nous sommes toutes les deux d'accord qu'il est impossible de vivre 9 mois dans cet endroit qui pue la morte ( et pour cause, les précédants propriétaires sont morts et leur enfants nous ont laissés toutes leurs affaires).
Le lendemain, nous nous rendons à Kronika. Arta découvre la galerie, Agata et toute la petite smala. Mais les enfants ne sont pas là. Ils ont un break d'un mois. Le temps que nous préparions les cours d'anglais et les ateliers d'art. En gros, on en a de pain sur la planche... Mais pour le moment ce n'est que le début. Nous avons donc un mois pour être prête.

Erasmus et Zubroska.
Nous apprenons mardi que nos cours de polonais commencent le vendredi suivant. 4heures de polonais chaque jours, avec les erasmus de l'université de Katowice (première réaction: chouette, des petits espagnols!). Le vendredi suivant nous commencons donc nos cours. Première deception. Ce que nous faisons est très basique. Nous utilisons le même livre que j'ai étudié en France. Ce qui fait que je suis plus avancée que toutes les autres personnes de mon groupe. D'ailleurs, je ne sais pour qu'elle raison, on m'a mis dans le groupe des lents. Arta elle est dans le groupe avancé. Peu importe. L'avantage c'est qu'il y a effectivement de petits espagnols dans ma classe. Mais il est difficil de rentrer en communiquation avec eux. D'abord parce qu'ils restent en groupes de nationalités (italiens avec italiens, etc...), et ensuite parce que tout les erasmus vivent dans la même résidence. Ils se connaissent tous déjà. Arta et moi sommes les pièces rajoutées, les volontaires perdues au milieu des Erasmus. Peu importe, nous allons faire des efforts pour nous intégrer. Dans mon groupe il y a deux française, bien trop française à mon gout, si vous voyiez ce que je veux dire... Dans l'autre groupe il y a un français et une autre française. Cela fait tout de même du bien de pouvoir parle français avec eux. C'est vrai, après tout, l'anglais à ses limites. D'abord parce que l'humour français traduit ne passe pas, et ensuite parce qu'il n'y a pas d'équivalence en anglais pour "cheum à la race", "sa déchire sa mère", "ouffissime", etc... Et ça, ça me manque.
En parlant de manque, il faut aussi que je vous avoue que je me sens de plus en plus seule. Arta étant arrivée, je passe au second plan. Elle est comme un nouveau jouet ( Toy story's effect : je suis Woody, elle est buz l'éclair ). Alors, je n'ai plus trop l'occasion de me montrer sous mon meilleur jour. C'est entre autre mon problème : j'essaye de paraître attractive pour ne pas rester toute seule dans mon coin. Et n'y arrivant pas, je me sens un peu déprimée. Le vendredi soir, je craque complétement. A deux doigts de pleurer je me retrouve à expliquer à Asia mon trouble. Les expressions de mes petits loups me manque. J'ai envie d'entendre le "Comment ça se passe" de Marine, le "C'est un peu ton ami" d'Alexandre, le "Motherfucker" d'Alice et qu'on m'appelle "Gerdr". Mais les temps ont changés, et il faut que je m'y habitue.
Le samedi et dimanche, un petit road trip dans la montagne est prévu avec Agata, Martina, Ola, Ariel, Magda et Zbesiek. Direction la frontière Czek, pour deux jours coupés du monde. Après une heure de marche avec nourriture, vétements et alcool ( le sol de la voiture d'Ariel est couvert de canettes de bières. Et oui, les trentenaires polonais sont portés sur la boisson) sur le dos nous arrivons dans une petite maison en bois au milieu de nul part. Elle s'appelle Adamwy (Aurais-je trouvé Adam?) Là nous retrouvons Bartek qui s'occupe de la maison. Nous nous installons dans une chambre commune. Le sol est en bois couvert de pailliasse en mousse. C'est très convivial et marrant. Par contre il n'y a pas de toilette. Enfin, si il y en a. C'est en fait un trou, sorte de toilette sèche en plus rustique et avec plus d'odeur. Le soir nous faisons un gros feu pour y faire griller des saucisses piquées sur des batons taillés. La bière commence à couler à flot. Puis viens l'heure de la fameuse Zubrovska (vous savez, la wodka avec une herbe à bison dedans...). Et le moins qu'on puisse dire c'est que ça déchire...
Le réveil est plus que dur. Mais après un gargantuesque petit-déj à la polonaise nous partons pour 3heures de marche dans la montagne. Malgrè ma gueule de bois j'appécie le paysage. On se croirait à Forks (Twilight représente). Il y a un léger brouillard, il chuinte et fait très froid pour un début de septembre. Nous passons l'après-midi à manger des prunes sauvages, des mirtilles et des mures. Le tout dans une bonne ambiance générale.
Puis retour à Katowice vers 21h le dimanche soir. Il faut se coucher tôt car demain, enfait aujourd'hui, nous avons cours de polonais à 9h30.

Demain, mardi, nous nous rendons à Kronika avec Arta pour travailler sur les cours et le calendrier. Les choses sérieuses commencent. Le rythme va être dur à tenir : 4h de polonais le matin et 4h de travail l'après-midi. Il faut aussi s'économiser pour les soirées à venir. Bah oui, tout de même, être avec des erasmus et rester chez soi ce n'est pas pensable...

dimanche 30 août 2009

Road trip to Gliwice

Agata et moi au Gramophone Bar

Premier week-end en Pologne.
Vendredi soir.
Patrycia m'invite à une soirée à Katowice. Première fois que je vais expérimenter les nuits polonaises. Et ça commence plutôt mal... En attendant le bus je me fais voler mon portable. Il est 22h, je suis toute seule en terre inconnu sans aucun moyen de communiquer ma position à Patrycia ou à quelqu'un d'autre, et évidemment, je n'ai pas les numéros sur moi (voilà, le problème de ne plus utiliser sa mémoire à cause des portables!). Du coup, une fois arrivée à Katowice, je me retrouve entrain de fliper ma race. Grand moment de solitude.
Finalement, je retrouve Patrycia et ses copines (encore des grandes blondes de polonaise! ) Nous allons dans un club, appelé Megaclub (à prononcer avec l'accent). Il s'agit en fait un hangar vide, comme beaucoup de batiments dans la région, auquel on a jouté quelques néonts. Le quartier est un ex quartier minier avec rien d'autre que des usines désertes. Ambiance très sylésienne! On se croirait en plein épisode de Skins. Bristol et Katowice, même combat ! Les mecs portent des casquettes de rappeur, tout le monde fume de partout (parce qu'en Pologne on peut encore fumer dans les bars) et c'est l'anarchie... Pas besoins d'importer les Skins Partys ici, ils se débrouillent très bien tout seuls! A deux heures du matin nous rentrons en voiture chez Patrycia. Son appartement est un parfait exemple des habitations polonaise. Il n'est pas situé dans un bloc, mais dans des immeubles typiques noircis par la fumée de charbon (ici, tout les batiments sont noirs à cause de la pollution). Et tout est très mignon, un peu kitch, mais mignon. Seulement tout est en taille réduite. Dans la salle de bain, pas de lavabo superflus, mais juste une baignoire avec 4 robinets. Pas beaucoup de place mais enfin...
Le lendemain matin Patrycia m'initie au joie du petit-déj polonais : oeufs à la mayo, tomates et oignons crus et... NUTELLA!

Samedi.
Retour de bonne heure à Bytom, bien décidée à acheter un nouveau téléphone. Mais, une fois arrivée à Kronika, Martina vient me voir pour m'annoncer que quelqu'un à acheter mon portable à la gare et exige de l'argent pour que je le récupère. Au final Agata magouille un peu et me le récupère pour pas un rond. Ils sont tout de même tordus ces polacks!
La journée commence par une sortie en vélo dans les alentours de Bytom pour découvrir la région. Seul problème, trente minutes après notre départ une pluie digne du déluge s'abat sur nous. Nous n'avons pas d'autres choix que de rentrer, trempés, à la galerie. Premier déluge polonais surmonté avec brio. Du coup on finit par se mettre à manger des gateaux plutôt que de pédaler, en buvant des litres de thé. L'idée de cette balade était, d'abord de me montrer la région, mais aussi de développer un parcours pour le développement d'un tourisme aternatif dans la région. Au cours d'une conversation j'apprends l'existence d'un sport purement Sylésien : le Turbo-golf. L'idée est géniale : du golf, oui, mais dans les usines désertes et les friges industrielle. J'ai vraiment envie d'essayer ! Agata me promets de m'arranger une partie le mois prochain...
Le samedi soir je suis invitée chez Agata, à Gliwice. Pour s'y rendre il faut prendre le train pendant 20 minutes. La gare de Bytom est incroyablement flipante. On se croirait en plein "Irréversible". Surtout de nuit... Pendant le trajet je me rend compte de l'état de la région où je suis. Tout est terriblement vide. Les usines et mines se succèdent, parfois en activités, mais le plus souvent complétement désertes. Nous sommes bien loin des cartes postales de la Pologne rurale. Ici, c'est une région dévastée par le chomage et les changements sociaux. Tout est à reconstruire... Ce qui stimule pas mal l'imagination.
Arrivée à Gliwice, nous allons voir un concert dans un parc. C'est un concert important pour la population parce que les chansons sont celles d'un artistes très engagés contre le régime communiste. Les personnes l'ayant vécu, sont très touchés d'entendre à nouveau ces paroles dans un pays "libre". Bon, le seul problème c'est que moi et le polonais, ce n'est pas ça... Du coup je m'ennuie rapidement. Nous allons donc faire nos loques dans un bar, le Gramophone. Endroit très sympa, tout comme la soirée.




Sympa l'ambiance, non ? On est bien loin des bleus prairies que sont les champs de lavandes chez mon père.

L'expo des enfants

Les enfants de Kronika ont travaillés toute la semaine avec Dominik et Agneska, deux artistes polonais, sur la conception d'œuvres d'art recyclées. Ce travail rondement mené s'est vu couronné par un happening sur le Rynek (la place du marché) de Bytom. Voici quelques photos de leurs réalisation, suivies par des photos du happening dans la rue et de la préparation de flyers sur l'écologie.

Bienvenue sur le Rynek












Trouver des slogans en polonais ou en anglais... Pas facil, facil!









Mon premier amoureux polonais :)
Ola et Agneska entrain de fignioler la pièce maitresse : La danseuse recyclée!
D'après Bartek c'est une moto dont le conducteur vient de gagner un trophée...
Véronika a fait un dragon, tout droit sorti de son rêve de la veille où Agata devenait une sorcière qui essayait de la tuer, et le dragon la sauvée.

mercredi 26 août 2009